La transition qui n’a jamais eu lieu : les combustibles fossiles alimentaient encore 86 % du monde en 2024
Ce que l’histoire énergétique de 2000 à 2024 révèle réellement.
L’offre énergétique mondiale a progressé de 2 % en 2024, sous l’effet de la hausse de la demande pour toutes les formes d’énergie, alors que les pays non-membres de l’OCDE ont enregistré la part la plus importante et les taux de croissance annuels les plus élevés. Les combustibles fossiles demeurent la pierre angulaire du système énergétique, représentant 86 % du mix énergétique. Source : https://www.energyinst.org/statistical-review/home
Dr. Matthew Wielicki
Date: 23 novembre 2025
Un quart de siècle de promesses
Nous sommes en novembre 2025. Un quart de siècle nous sépare exactement de la panique du millénaire, du battage médiatique autour du protocole de Kyoto et des premières vagues de « points de bascule irrévocables » qui étaient censés survenir d’ici 10 ans (c’est-à-dire jusqu’en 2010).
On nous avait prévenu que les énergies fossiles devaient être immédiatement éliminées, sous peine de voir la planète se réchauffer de 5 à 6 °C d’ici 2100. Vingt-cinq ans, des milliers de milliards de dollars, des millions d’éoliennes et de panneaux solaires, et d’innombrables sommets climatiques de la « dernière chance » plus tard…
Les combustibles fossiles ont fourni environ 88 % de l’énergie primaire mondiale en 2000.
En 2024, ils en ont fourni 86 %.
Réfléchissez-y bien.
Après un quart de siècle de la politique industrielle la plus coûteuse de l’histoire de l’humanité, la part des combustibles fossiles dans l’énergie mondiale a diminué de façon spectaculaire de 2 points de pourcentage.
La « transition énergétique » est une farce. La zéro émission nette est une illusion.
Et la justification initiale, un réchauffement catastrophique de 5 °C, a été discrètement abandonnée même par les propres modèles du GIEC (désormais plus proches de 2 à 2,5 °C, voire 3 °C dans les scénarios les plus pessimistes que personne n’envisage réellement).
Le léger réchauffement que nous avons connu (≈1,3 °C depuis l’ère préindustrielle) a coïncidé avec :
- Des rendements agricoles records
- Une explosion du verdissement mondial (14 % de surface foliaire verte en plus depuis les années 1980, grâce au CO₂)
- Aucune augmentation détectable des pertes normalisées liées aux catastrophes (données EM-DAT)
- Le nombre de décès liés au climat à un niveau historiquement bas (en baisse de 98 % depuis les années 1920)
J’ai écrit ici sur le mythe des catastrophes si vous voulez des preuves : Le mythe des catastrophes croissantes.
Tableau de bord annuel de l’Institut de l’énergie
Mais le nouveau rapport statistique 2025 de « l’Energy Institute (EI) » (données jusqu’en 2024) est sans appel concernant le narratif. La demande énergétique mondiale a atteint un nouveau record… La consommation de combustibles fossiles a également atteint un nouveau record… Les émissions de CO₂ ont elles aussi atteint un record historique.
L’énergie éolienne et solaire a connu une croissance record… et ne fournit toujours qu’environ 6 % de l’énergie primaire. Cette « transition » n’est pas en train de remplacer les énergies fossiles ; elle ne fait que les compléter pour répondre à la demande insatiable de l’Asie en énergie bon marché et fiable.
Le rapport statistique de l’EI est le tableau de bord mondial de l’énergie, publié annuellement depuis 1952 et actuellement sous la tutelle de l’Energy Institute pour la troisième année consécutive. L’EI est un organisme professionnel favorable à la neutralité carbone, et non un organe sceptique, ce qui rend son analyse de cette année particulièrement révélatrice : il décrit le monde actuel comme une période « d’ajout d’énergie », où les énergies renouvelables connaissent une croissance rapide, mais parallèlement à des niveaux records de consommation de charbon, de pétrole et de gaz.
Cependant, les pays qui misent le plus sur des énergies peu fiables en paient le prix. Rappelez-vous la panne d’électricité du 28 avril 2025 dans la péninsule Ibérique ? L’Espagne et le Portugal, fleurons européens du « leadership en matière d’énergies renouvelables » (environ 50 % d’électricité produite par l’éolien et le solaire les bons jours), ont subi la plus grande panne d’électricité qu’ait connue le continent depuis des décennies.
Pas de tempête. Pas de canicule. Pas de cyberattaque. Juste une production d’électricité trop intermittente, une inertie insuffisante, et les gestionnaires du réseau ont perdu le contrôle en quelques secondes. Des millions de personnes dans l’obscurité, des aéroports fermés, des hôpitaux fonctionnant sur des groupes électrogènes, des trains à l’arrêt. J’en ai parlé ici :
Panne d’électricité en Espagne et au Portugal – Un avertissement pour l’avenir de l’énergie
Vers 12h30 heure locale, le réseau électrique espagnol a subi une chute brutale d’environ 15 gigawatts, soit près de 60 % de la consommation nationale. Cette coupure soudaine a provoqué une panne en cascade, plongeant dans l’obscurité l’Espagne, le Portugal, ainsi que certaines régions de France et d’Andorre.
Alors que nous subventionnons la production de nos panneaux solaires grâce à des centrales au charbon, la Chine a lancé la construction de 94,5 GW de nouvelles centrales à charbon en 2024, un niveau record depuis dix ans. Elle a également mis en service 30,5 GW supplémentaires.
Ils consomment désormais plus de charbon que le reste du monde réuni, exportent les technologies vertes, maintiennent les prix bas et observent la désindustrialisation de l’Occident. J’ai rédigé le fil de discussion de référence sur ce sujet : «
Le paradoxe du charbon en Chine : promouvoir les énergies renouvelables à l’étranger tout en brûlant du charbon sur son propre territoire ».
Et au cas où vous penseriez que c’était « dicté par le marché », l’énergie solaire a reçu 205 fois plus de subventions fédérales par unité d’énergie produite aux États-Unis (2010-2019) que le pétrole et le gaz.
Il est clair que l’énergie solaire a bénéficié du plus grand nombre de subventions par unité d’électricité, car elle figure parmi les principaux bénéficiaires de subventions tout en produisant la deuxième plus faible quantité d’électricité depuis 2010. L’énergie éolienne arrive en deuxième position car, bien qu’elle ait produit plus d’électricité que l’énergie solaire, elle ne représente encore qu’une faible part du mix énergétique américain. Le nucléaire et les énergies fossiles produisent beaucoup plus d’électricité par rapport aux subventions qu’ils ont reçu, ce qui indique qu’ils sont moins dépendants des subventions pour leurs revenus et leur rentabilité que l’énergie éolienne et solaire. Source : Subventions fédérales à l’énergie aux États-Unis…
Le rapport annuel 2025 de « l’Energy Institute », est composé de 76 pages de graphiques, qui racontent tous la même histoire :
L’ère des combustibles fossiles ne touche pas à sa fin. Elle est à peine en train de s’affaiblir.
Voulez-vous voir les chiffres réels, les parts de marché embarrassantes de l’énergie éolienne et solaire dans le secteur primaire, la croissance record de la consommation d’énergie et comprendre pourquoi votre facture d’électricité est sur le point d’exploser si nous continuons sur cette lancée ?
Abonnez-vous ensuite à Irrational Fear, où cet article a été initialement publié. Les abonnés payants bénéficient d’une analyse approfondie complète (avec tous les graphiques qui feraient pleurer votre oncle alarmiste à Thanksgiving) ainsi que de l’intégralité du catalogue, soit plus de 420 articles inédits.
Dr. Matthew Wielicki
Professeur de sciences de la Terre en exil, climatologue et réaliste culturel, orphelin politique, pluraliste, époux, père, ami, optimiste, adepte de la peur irrationnelle. Le Dr Matthew Wielicki apparaît également dans le documentaire Climate : The Movie, disponible sur la chaîne YouTube de Clintel.
Traduction: Eric Vieira
more news
“The EU’s propaganda machine: funding NGOs to promote EU values”
“The EU’s propaganda machine: funding NGOs to promote EU values” Following a new report about the scale of EU funding for propaganda, including climate issues, think tank MCC Brussels calls for the establishment of EU DOGE. Read the full report here. publications From the MCC Brussels Press [...]
“Carney Climate Plan is more of the same”
“Carney Climate Plan is more of the same” Mark Carney, candidate for the leadership of the federal Liberal party in Canada and potentially the next prime minister, released a new platform on climate and carbon taxes that is ‘just more of the same’ says Friends of Science Society in a new report. Carney was [...]
Underestimating Clouds: A Climate Mistake We Cannot Afford
Underestimating Clouds: A Climate Mistake We Cannot Afford A new paper by physicists W. A. van Wijngaarden and William Happer, Radiation Transport in Clouds, suggests that clouds affect atmospheric temperature more than CO2, says Vijay Jayaray of the CO2 Coalition. publications Image: Shutterstock Marcel Crok [...]
