L’échec de l’Accord de Paris sur le climat : James Hansen avait raison
Robert L. Bradley Jr. examine les raisons pour lesquelles l’Accord de Paris sur le climat est en train de vaciller, et pourquoi James Hansen avait peut-être raison depuis le début.
L’ Accord de Paris sur le climat fête ses dix ans ce mois-ci. Or, les résultats de la COP21 – lors de laquelle 195 pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre un objectif global de température – sont gravement menacés. La COP30, qui se tient actuellement, constate que la quasi-totalité des signataires ne respectent pas leurs « contributions déterminées au niveau national ». Les principaux émetteurs, tels que les États-Unis et la Russie, ne participent d’ailleurs pas à cette réunion annuelle. Combien de temps encore les objectifs de « zéro émission nette » et autres aspirations mondiales similaires à celles de l’ONU pourront-ils se poursuivre ?
Plus précisément, seul un des 40 principaux groupes déclarants (représentant 85 % des émissions mondiales) est en bonne voie d’atteindre ses objectifs, et la plupart des autres n’ont même pas encore soumis d’objectif. « Ce manque de progrès est profondément préoccupant », indique « Climate Action Tracker », qui souligne la nécessité « d’intensifier les efforts d’atténuation et d’éviter de revoir les objectifs à la baisse en s’appuyant sur la compensation et les puits de carbone… ».
Les États-Unis sont classés comme « critiquement insuffisants », rejoignant ainsi la Russie, l’Arabie saoudite, l’Argentine et six autres pays. Le Canada, la Chine, l’Inde, l’Argentine et trois autres pays sont classés comme « très insuffisants », et la tendance est négative pour la quasi-totalité des pays à croissance économique.
Petite surprise
À l’instar du protocole de Kyoto de 1997, les accords de Paris sur le climat étaient voués à l’échec. James Hansen, à l’origine de l’alerte au réchauffement climatique grâce à son témoignage devant le Congrès en 1988, l’avait prédit. L’accord de 2015, avait-il déclaré à l’époque, est « une véritable supercherie, une imposture ».
« C’est du vent de leur part de dire : “On se fixe un objectif de réchauffement de 2 °C et on essaie de faire un peu mieux tous les cinq ans.” Ce ne sont que des paroles en l’air. Il n’y a aucune action, que des promesses. Tant que les énergies fossiles resteront les moins chères, on continuera à les brûler. »
Ce qui n’était au départ qu’une opération médiatique s’avère, avec le recul, avoir été annulé par des énergies supérieures, choisies par les consommateurs et sans incidence sur le contribuable. Est-ce vraiment surprenant ?
Ce qui n’était au départ qu’une opération médiatique s’avère, avec le recul, avoir été annulé par des énergies supérieures, choisies par les consommateurs et sans incidence sur le contribuable. Est-ce vraiment surprenant ?
Priorité aux énergies « propres » ?
À la COP30, l’énergie « propre » est à la mode, et les objectifs de réduction des émissions sont relégués au second plan. James Hansen a d’ailleurs exprimé un avis réaliste à ce sujet : « De suggérer que les énergies renouvelables nous permettront d’abandonner rapidement les combustibles fossiles aux États-Unis, en Chine, en Inde ou dans le monde entier revient presque à croire au lapin de Pâques et à la petite souris. »
La Chine est le nouveau modèle en matière d’énergie « propre », des énergies renouvelables à l’électrification des véhicules. Mais pourquoi imiter une économie planifiée qui perd de l’argent au détriment de ses citoyens ? La Chine dépend de toute façon des énergies fossiles pour 87 % de sa consommation énergétique.
Au mieux, la Chine se livre à de l’écoblanchiment pour masquer son essor du charbon. Après tout, le charbon, première source mondiale de production d’électricité, alimente la politique énergétique « propre » de la Chine.
Politique
L’activisme climatique se résume à la politique, qui met en lumière l’échec des gouvernements face à une prétendue défaillance du marché. Hansen a d’ailleurs eu des mots très durs à ce sujet.
« Les grandes organisations écologistes regroupent plusieurs sociétés « environnementales », dont « l’Environmental Defense Fund (EDF) » et le « National Resources Defense Council (NRDC ) », chacune dotée d’un budget de plus de 100 millions de dollars, chacune née d’une volonté louable, et chacune employant une quantité impressionnante d’avocats hors prix. L’EDF… a été le principal artisan du désastreux protocole de Kyoto. Le NRDC s’attribue fièrement le mérite de la stratégie de l’EPA d’Obama et, par imprudence, la laisse migrer vers Paris. »
Comparons cela au mouvement écologiste citoyen qui bloque les projets éoliens, solaires et de batteries ( 1126 à ce jour ) qui engendrent des dégradations et font baisser la valeur des propriétés. Les écologistes vont-ils enfin s’opposer à l’éolien, au solaire et aux batteries industriels – et, plus largement, au complexe industriel du climat ?
Conclusion
Il est grand temps d’adopter une attitude réaliste et d’abroger l’Accord de Paris et l’objectif de neutralité carbone. La voie à suivre, quel que soit le scénario climatique, est l’adaptation, où les acteurs les plus performants en matière d’énergie et de prospérité sociale doivent anticiper, atténuer et se remettre des phénomènes météorologiques extrêmes. Le mot de la fin revient à Alex Epstein, qui a déclaré dans son ouvrage « The Moral Case for Fossil Fuels » :
« Le débat courant sur le climat… présente l’humanité comme une force destructrice pour la viabilité climatique… à cause de notre utilisation des combustibles fossiles. En réalité, c’est tout le contraire : nous ne transformons pas un climat sûr en un climat dangereux ; nous transformons un climat dangereux en un climat sûr. C’est la civilisation énergivore, et non le climat, qui détermine la viabilité climatique. »
Cet article de Robert L. Bradley, Jr. a été publié le 13 novembre sur instituteforenergyresearch.org et a été traduit par Eric Vieira.
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