Six choses impossibles à croire

À l’instar de la Reine Blanche d’Alice au pays des merveilles, les autorités européennes et espagnoles veulent nous faire croire six choses impossibles à propos du changement climatique et de la transition énergétique.

Climate Intelligence (Clintel) is an independent foundation informing people about climate change and climate policies.

Image créée avec ChatGPT.

Javier Vinós
Date: 29 décembre 2025

SHARE:

Dans Alice de l’autre côté du miroir, un personnage de Lewis Carroll dit : « On ne peut pas croire aux choses impossibles », ce à quoi la Reine Blanche répond : « Quand j’avais votre âge, il m’arrivait de croire jusqu’à six choses impossibles avant le petit-déjeuner. »

À l’instar de la Reine Blanche d’Alice au pays des merveilles, les autorités européennes et espagnoles veulent nous faire croire six choses impossibles à propos du changement climatique et de la transition énergétique, avant et après le petit-déjeuner. Ces six choses impossibles à croire — et pourtant, comme la Reine Blanche, beaucoup y croient — sont les suivantes :

La première consiste à croire que les humains ont — ou pourraient avoir dans un avenir proche — un certain contrôle sur le climat et la météo, et que par nos actions, nous pouvons réduire la fréquence et l’intensité des ouragans, des inondations, des sécheresses ou de la montée du niveau de la mer. Quiconque croit cela est capable de croire n’importe quoi.

La seconde consiste à croire que le climat, dans son extraordinaire complexité avec des centaines, voire des milliers, de variables, est contrôlé par une seule chose : les variations de la concentration des gaz à effet de serre. La théorie et les modèles qui la soutiennent cela reposent sur une bonne compréhension des propriétés du CO₂, mais sur une compréhension lacunaire des autres variables climatiques. Or, l’absence de preuves solides à l’appui de cette théorie, malgré des décennies de recherches intensives, la rend très difficile à croire.

La troisième erreur consiste à croire qu’une transition énergétique est en cours ou aura lieu. Or, il n’existe aucun exemple de transition énergétique. Nous consommons plus de biomasse, de charbon, de pétrole, de gaz naturel et d’uranium qu’à aucune autre époque de l’histoire, et nous ne faisons qu’ajouter les soi-disant énergies renouvelables, dont l’installation, la maintenance et le remplacement sont assurés par les combustibles fossiles. Notre consommation d’énergie croît plus vite que notre capacité à installer des énergies renouvelables. La transition est un mythe, et quiconque prétend y croire est soit en train de mentir, ou est mal informé.

La quatrième raison est la conviction que l’utilisation des combustibles à base d’hydrocarbures va être abandonnée. Lors de la récente conférence sur le climat au Brésil, un groupe de pays, dont l’Espagne, a insisté pour que l’accord comprenne une feuille de route pour l’abandon de ces combustibles. Ils ont été contraints de reculer, et les combustibles à base d’hydrocarbures ne sont même pas mentionnés dans l’accord final. Quatre-vingt-trois gouvernements ont soutenu cette feuille de route, mais ensemble, ils ne représentent que 13,6 % de la population mondiale. Les 86,4 % restants ne manifestent aucune intention d’abandonner la source dont l’espèce humaine tire 85 % de son énergie externe.

Il est impossible de croire qu’un tel abandon aura lieu car, 33 ans après la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et 10 ans après l’Accord de Paris, le soutien des nations à l’abandon des combustibles à base d’hydrocarbures a diminué plutôt que d’augmenter.

Le cinquième argument est la conviction qu’une réduction des émissions mondiales de CO₂ se produira. Ces émissions sont liées au développement humain et à la croissance démographique. De nombreuses régions de la planète restent sous-développées et la population mondiale continuera de croître au cours des prochaines décennies. Depuis la première conférence sur le climat à Berlin en 1995, où des engagements stricts de réduction des émissions ont été adoptés – mais uniquement pour les pays « développés » – les émissions mondiales de CO₂ ont augmenté de 70 %. Ces 30 années devraient suffire à convaincre quiconque que cette hausse ne s’arrêtera pas.

Le sixième point est la conviction que l’énergie peut être décarbonée. L’électricité ne représente que 23 % de la consommation énergétique finale de l’UE, et seulement 70 % de cette électricité provient de sources décarbonées. Un tiers provient de l’énergie nucléaire, une énergie que l’Espagne rejette et qui a été installée au siècle dernier. Depuis le début du siècle, l’UE est parvenue à décarboner moins de 10 % de l’énergie qu’elle consomme. La majeure partie du monde n’essaye même pas de le faire.

Ces six affirmations sont tout simplement incroyables, mais si nous refusons d’en croire ne serait-ce qu’une seule d’entre elles, toute la stratégie climatique et énergétique de l’Union européenne et du gouvernement espagnol sera révélée comme une farce tragique. C’est sur la base de ces invraisemblances que nos gouvernements nationaux et européens se sont engagés dans une transition dont nous subissons déjà les conséquences : une énergie plus chère, une production industrielle et une compétitivité en baisse, des risques accrus pour le réseau électrique, des politiques environnementales aux conséquences désastreuses, un endettement plus important, et finalement, un déclin accéléré de l’Europe par rapport au reste du monde.

Climate Intelligence (Clintel) is an independent foundation informing people about climate change and climate policies.

Cet article a été publié le 23 décembre 2025 sur libertaddigital.com.

(Traduit de l’espagnol pour la Fondation Clintel par Tom van Leeuwen.)

Javier Vinós

Javier Vinós est titulaire d’un doctorat en sciences, est scientifique, chercheur indépendant en climatologie et président de l’Asociación de Realistas Climáticos (Association des réalistes climatiques).                                                                      Traduction : Eric Vieira

SHARE THIS ARTICLE:

Subscribe to our newsletter

Subscribe to our newsletter

Climate Intelligence Clintel

more news

By |2025-12-30T17:58:33+01:00December 30, 2025|Comments Off on Six choses impossibles à croire
Go to Top