Eric Vieira

Entretien avec Eric Vieira qui a réalisé une voix off en français pour Climate: The Movie.

Pouvez-vous nous parler de vous, qui est Eric Vieira ?
Je m’appelle Eric Vieira, docteur en chimie. Je suis né au Canada et j’ai passé la plus grande partie de mon enfance à Détroit, dans le Michigan, avant de venir en Suisse en 1973. J’ai étudié la chimie à l’université de Lausanne, où j’ai obtenu mon doctorat ainsi qu’un certificat d’études avancées en physique (cristallographie). J’ai travaillé comme chimiste en recherche pendant 4 ans chez Ciba-Geigy (Marly) et 27 ans comme chimiste de recherche (Scientifique Principal) chez Hoffmann – La Roche (Bâle), Suisse.

Depuis quand et pourquoi vous intéressez-vous au changement climatique ?
Dès le début, j’ai été convaincu que l’hypothèse d’un changement climatique provoqué par l’homme était erronée et j’ai lu beaucoup de choses sur le sujet. Ayant une formation en chimie, j’ai beaucoup utilisé la spectroscopie infrarouge (IR) et les publications de Happer et Wijngaarden m’ont convaincu que même un doublement du CO2 n’aurait pas d’influence sur le changement climatique. En tant que scientifique, je suis consterné depuis le début par l’influence dogmatique omniprésente du GIEC de l’ONU et des politiciens qui vise à faire taire tout scientifique qui ose s’opposer à leurs récit sur mesure du changement climatique induit par l’homme, qui ne repose sur aucune base scientifique expérimentale réelle. L’énorme différence entre les rapports scientifiques biaisés de l’ONU et leur « rapport pour les décideurs politiques » est un indice clair que toute la question est politique et n’a rien à voir avec le changement climatique. J’ai également signé en 2022 la déclaration mondiale sur le climat de Clintel.

Comment avez-vous appris la publication de Climate : The Movie ?
Cela fait déjà plusieurs années que je m’occupe de transcrire les vidéos pertinentes en anglais et de les traduire en français et en allemand, car les arguments scientifiques ne suffisent pas à changer les choses. Il faut informer le public autant que possible avec des arguments compréhensibles pour les personnes sans formation scientifique, et si possible dans leur propre langue. J’ai également transcrit et traduit en français et en allemand le premier film de Martin Durkin sur le climat intitulé « The Great Global Warming Swindle ». Dès que j’ai appris par Clintel que « Climate : The Movie » allait sortir, j’ai directement pris contact pour lui proposer mon aide en ce qui concerne les traductions et les sous-titres dans d’autres langues, et je collabore depuis lors avec Clintel pour les traductions.

Comment vous est venue l’idée de faire une voix-off en français ?
L’idée m’est venue dès qu’une voix off en allemand est sortie. Mais l’idée de parler dans un micro et de tout synchroniser me paraissait un peu compliqué. Aujourd’hui, il n’y a pas seulement le « speech to text », mais il y a aussi des possibilités de « text to speech » avec des voix entraînées par IA. C’était un projet intéressant, et comme le français est une langue mondiale importante, cela pourrait avoir un impact.

Comment avez-vous réalisé la voix-off du film ?
Subtitle Edit, un logiciel gratuit d’édition et de traduction de sous-titres doté d’une fonctionnalité de conversion de la parole en texte, a récemment introduit une option de conversion de texte en parole avec des voix Piper TTS entraînées par IA. Je l’ai d’abord essayé, mais la palette de voix françaises était très limitée. Il ne suffit pas de varier la hauteur d’une voix pour qu’elle soit reconnue comme une voix différente. Comme le film comporte 23 voix différentes, j’ai dû trouver un fournisseur qui avait suffisamment de voix IA françaises de bonne qualité à disposition, et qui n’était pas trop cher, et j’ai choisi Eleven Labs. J’ai également sélectionné les voix d’IA de manière à ce qu’elles correspondent plus ou moins aux voix des orateurs (20 hommes et 3 femmes, ton,vitesse, âge). Le film comporte environ 300 segments de voix différents qui ont été synchronisés manuellement avec la bande son originale à l’aide d’Audacity, un logiciel d’édition sonore gratuit.

Le changement climatique est-il un sujet important dans votre pays et comment le remarquez-vous (dans les médias, les politiques ou dans la vie quotidienne) ?
La Suisse, bien qu’étant un pays indépendant, est actuellement dominé par des partis verts de gauche (ou complaisants avec la gauche) au parlement. Les médias eux-mêmes sont complètement biaisés en faveur des récits sur le changement climatique. Cela va jusqu’au système éducatif, où l’enseignement des sciences de base telles que la chimie ou la physique au-dessous du niveau gymnasial est plus ou moins laissé de côté, au profit de la propagation de la doctrine du changement climatique, qui affectera malheureusement les générations futures, non seulement d’un point de vue scientifique, mais aussi parce que les processus de pensée de base, tels que la mise en question et la pensée critique sont sapés en faveur de l’acceptation inconditionnelle et la soumission à ce que dit « l’autorité ». Le pays a également une mauvaise tendance à suivre ce que fait son grand frère l’Allemagne. Cela signifie que le pays investit aussi massivement dans l’énergie éolienne et solaire tout en laissant de côté le nucléaire et le gaz naturel. Si cette tendance se poursuit, les conséquences seront désastreuses pour les systèmes énergétiques et l’avenir industriel de la Suisse.

Quelle question avons-nous oubliée ?
Peut-être la question suivante : Comment voyez-vous l’avenir ? Il devient de plus en plus clair pour tout le monde que les « transitions énergétiques » en Allemagne et au Royaume-Uni sont un désastre complet. Ces deux pays ont dépensé des sommes astronomiques, ce qui s’est traduit par des coûts énergétiques élevés, des dettes, de l’inflation et un appauvrissement de la population dans son ensemble, et cela sans la moindre réduction des émissions. Aux États-Unis, enfin, il y a un gouvernement au pouvoir en train de mettre fin aux politiques énergétiques climatiques et j’espère que cela aidera le reste des pays occidentaux à se réveiller et à mettre un terme à ces absurdités, avant qu’il ne soit trop tard. Une autre question se pose : Que pouvons-nous faire ? Il n’y a qu’une seule solution : informer le public autant que possible et de manière compréhensible, si l’on veut avoir un impact. Les scientifiques doivent également quitter leur tour d’ivoire et leur cocon d’arguments scientifiques et les reformuler pour les rendre convaincants pour le grand public. Le film « Climate the Movie », qui a été traduit et sous-titré dans de nombreuses langues, en est un bon exemple et a eu beaucoup de succès.